INTERDICTION DE LA PÊCHE DE L’ANGUILLE :
Les pêcheurs amateurs uniquement concernés !
Afin de mieux cerner les enjeux d’une nouvelle interdiction de pêche à destination EXCLUSIVE des pêcheurs amateurs aux engins comme aux lignes, nous vous invitons à prendre connaissance de ces quelques lignes avant de répondre à la consultation mise en ligne par le Ministère de l’Aménagement du territoire et de la transition écologique (lien ci-dessous).
L’Anguille européenne : Espèce en danger critique d’extinction:
Ce poisson est encore méconnu dans son cycle biologique : on ne sait toujours pas comment naissent les leptocéphales (tout premier stade de l’Anguille européenne) en eaux profondes de la mer des Sargasses (entre la Floride et Cuba) à des profondeurs avoisinant les 2000 mètres !
Les alevins remontés à la surface profitent des courants marins (Gulf Stream) pour atteindre nos côtes et repeuplent ainsi naturellement chaque année nos cours d’eau, jusqu’aux sources parfois.
Depuis plus de trente ans, les stocks d’Anguille européenne ne cessent de chuter, à cause de facteurs multiples, parmi lesquels la surpêche de son alevin : la Civelle (ou Pibale dans le sud ouest).
Pêche de la civelle : un scandale d’état !
Depuis une quinzaine d’années et l’accouchement dans la douleur du « plan Anguille» (2010) , L’État français plie sous la pression des civeliers (ces patrons-pêcheurs spécialisés dans la pêche saisonnière des jeunes anguilles) et préserve ainsi leurs autorisations de prélever l’or blanc en y ajoutant quelques mesurettes soi-disant «protectrices» avec la restriction des quotas (65 tonnes tout de même pour la saison 2024-25 en France), les pseudos « repleuplements » largement financés par l’argent public (ce qui revient à déplacer artificiellement des individus capturés par les civeliers eux-même, alors que les civelles peuvent migrer librement.
Mais le plan Français pour la conservation de l’Anguille (2010) ne tient définitivement pas la route de l’écologie de l’espèce. Il conforte une pratique meurtrière qui n’a aucun avenir durable pour l’Anguille européenne : prélever chaque année environ 175 millions de poissons (65 tonnes x 2700 individus par kilo) qui n’ont pas eu le temps de se reproduire. Autant dire qu’à terme et à ce rythme (et plus rapidement qu’on ne le pense), l’espèce aura définitivement déserté nos eaux continentales.
Ce pillage organisé (parfois même généré par un trafic illégal à l’instar du grand banditisme) et orchestré par la complicité de l’État Français altère un peu plus chaque année la ressource de notre patrimoine vivant : L’Anguille européenne ne tiendra sans aucun doute plus très longtemps si les alevins ne se transforment pas en géniteurs pour assurer une descendance efficace CQFD ! Tant que cette pêche restera autorisée, les dérives ne cesseront pas.
Une taille légale de prélèvement pour préserver l’espèce :
Pour préserver la ressource, les pêcheurs de loisir imposent et adaptent des tailles légales de prélèvement : (0.60m pour le brochet, 0.50m pour le Sandre, 0.40m pour le Black-Bass)… La raison : le passage à la taille adulte assure la reproduction de l’espèce, cela est évident pour un enfant de 7 ans .. ! Une gestion piscicole qui est assurée par les pêcheurs de loisir eux-mêmes dans les plans d’eau et les cours d’eau qu’ils administrent, validée par les DDTM.
Les Stades « Civelle » et « Avalaison » interdits pour la pêche amateur depuis successivement 2005 et 2010 :
Depuis le milieu des années 2000, les pêcheurs amateurs ont fait contre mauvaise fortune bon cœur : ils ont volontairement cessé de pêcher la civelle au vue de la dégringolade des stocks… Plus tard, c’est une autre interdiction qui est tombée avec celle de la pêche de l’anguille argentée (d’avalaison) toujours et UNIQUEMENT à destination des pêcheurs de loisir. Aujourd’hui, seule l’anguille jaune leur est accessible d’avril à fin août, pour des captures d’adultes de plus en plus sporadiques.
La pêche de loisir injustement stigmatisée, une fois de plus…
Aujourd’hui l’interdiction unilatérale pressentie de pêche de l’Anguille à l’exclusivité de la pêche de loisir a de quoi questionner, voire même révolter les structures associatives de pêche et de protection des milieux aquatiques : En effet, peu importe le statut des pêcheurs de loisir. Peu importe qu’ils soient fédérés en d’Associations de protection de l’environnement et ces mêmes associations déclarées d’utilité publique…
Leur travail de protection des espèces piscicole est à nouveau bafoué au profit d’une corporation dont l’action de pêcher, de prélever et de commercialiser est l’unique métier…
L’État se prononcerait donc toujours et encore en faveur de la pêche professionnelle au détriment des pêcheurs de loisir qui eux, sont parmi les seuls à tenter de préserver les stocks ?! Un vrai scandale d’état pour les pêcheurs de loisir qui travaillent au quotidien pour faciliter le voyage de l’animal en favorisant les continuités écologiques des cours d’eau, en équipant de passes les obstacles infranchissables pour les migrateurs, avec l’aide et le soutien des @agence de l’eau Agence de l’eau Loire-Bretagne, des associations Françaises de préservation des grands migrateurs Association Loire Grands Migrateurs, des collectivités territoriales et des syndicats de bassins versant ! Autant d’acteurs qui soutiennent les efforts des pêcheurs de loisir en faveur du maintien des espèces piscicoles, et de l’Anguille européenne plus précisément.
Des solutions rapides et temporaires doivent modifier un plan figé depuis trop longtemps :
Car des solutions existent pour faire évoluer les stocks :
– Interdire la pêche de l’anguille temporairement et à tous les stades de son développement sans aucune exemption : les civeliers en particulier car ils ciblent de manière exclusive les juvéniles. Cette action est rapide et facile à mettre en œuvre, contrairement à d’autres actions dont l’efficacité serait sur le long terme.
– Faciliter et multiplier le rétablissement des continuités écologiques des cours d’eau
– Réduire les pollutions aux pesticides et aux perturbateurs endocriniens qui affectent les poissons .
Il est temps de passer aux actes en stoppant un commerce destructeur qui dépouille notre territoire au profit d’une poignée de spéculateurs égoïstes et mortifères.
Répondez vite à la consultation !
Nous l’affirmons avec force : sacrifier la pêche de loisir pour feindre de sauver l’anguille est intolérable. La situation de l’espèce exige un effort collectif de tous les acteurs, du courage politique et des mesures énergiques. A défaut, le dispositif réglementaire sera soumis à la censure des tribunaux.
Nous demandons aux pêcheurs d’exprimer leur opinion sur le devenir de cette espèce.