Mondialisation du commerce, expériences de recherche malheureuses, inconscience d’amateurs d’aquariophilie ou de pêcheurs,  déplacements de sujets lors d’empoissonnements, rejets d’animaux domestiques, vidanges de bassins…. les origines volontaires ou accidentelles d’animaux ou de végétaux exotiques ne manquent pas…. Mais les conséquences en sont parfois désastreuses. Le coût occasionné par les actions de lutte est faramineux pour la société. Les collectivités et associations n’ont pas fini de gérer une espèce que des nouvelles apparaissent. Le mot d’ordre devient alors « la veille » :  dès qu’une nouvelle espèce apparait, il s’agit de la circonscrire au plus vite et/ou de limiter au maximum sa propagation. Le mieux étant encore de participer à éviter de colporter des espèces exotiques.

Les pêcheurs ont un rôle à jouer pour éviter que leurs vifs ou matériels de pêches utilisés en zones « contaminées » ne contribuent à fragiliser de nouveaux espaces. Le pêcheur peut aussi participer à « détecter » de façon précoce, les nouveaux « intrus », en signalant des observations qu’il pourra juger inhabituelle ou étrange. Mais pour cela, encore faut il savoir les identifier.

Si certaines espèces sont souvent bien identifiées (le ragondin, l’écrevisse de Louisiane, le poisson-chat, la perche soleil, la jussie … ) , d’autres , encore émergentes, le sont beaucoup moins. Voici quelques espèces qui ont déjà commencé à coloniser notre territoire et/ou à bouleverser des zones piscicoles, et pour lesquels nous vous demandons la plus grande vigilance. Quelques règles de prudence accompagnent leur description.

 

Le Goujon asiatique ou Pseudorasbora parva, un joli cyprinidé, pourtant problématique pour les poissons de nos rivières

Ce petit cyprinidé (de taille inférieure à 8 cm en général), présente un corps allongé qui peut rappeler celui du gardon. Le début de la nageoire dorsale est aligné avec le début de la ventrale et il est aisément reconnaissable par la bande sombre qui relie le bout du museau à la queue et par des écailles bien dessinées et bordée de noir ou gris. Il peut toutefois être confondu avec des espèces autochtones et présenter des aspects variables selon les milieux qu’il fréquente (taille-coloration).  Le pseudorasbora est porteur sain d’un parasite unicellulaire (Sphaerothecum destruens) appelé aussi « agent Rosette ».Celui-ci serait à l’origine de la chute de stocks de poissons sur des bassins versants à l’étranger (Turquie, Royaume-Uni). Ce parasite est connu pour affecter un certain nombre d’espèces piscicoles exploitant transitoirement ou de façon permanente les eaux douces (carpe commune, gardon, brèmes, ide mélanote, saumon atlantique, truite commune, bar commun, able de Heckel). Des analyses sont en cours pour évaluer la vulnérabilité des autres espèces autochtones. Les infections sont invisibles, car elles touchent des organes internes, mais elles sont mortelles.

En outre, le pseudorasbora est omnivore et peut exercer une prédation importante sur les juvéniles de populations autochtones. Il est doté d’une extraordinaire résistance aux faibles taux d’oxygènes et aux pollutions de l’eau et aux milieux dégradés. Il constitue alors une menace supplémentaire pour nombre d’espèces déjà fragilisés par des milieux malmenés par les activités humaines.

L’activité « pêche » peut contribuer à sa propagation par l’utilisation de goujon asiatique comme vif. Les impacts de cette espèce ont conduit à interdire récemment son déplacement vivant ainsi que sa détention.  (Arrêté du 14 février 2018 NOR: TREL1705136A). Les opérations d’empoissonnements par les associations de pêche et par les particuliers sont également à surveiller. En effet, son usage, en tant que poisson-fourrage en pisciculture, était encore récemment avéré. 

 

La Crassule de Helms : une plante de plus en plus envahissante !

La Crassule de Helms est une plante des milieux aquatiques et inondables. Originaire d’Océanie, elle est vendue en jardinerie, notamment pour l’aquariophilie pour oxygéner l’eau. Elle est signalée en France depuis 1999 et en Loire-Atlantique depuis 2010. Depuis peu, elle s’est largement répandue dans le département et connaît une expansion rapide. Elle colonise déjà massivement les canaux du marais breton et de la Brière, les rives de l’Acheneau et est présente de façon très localisées sur des petits sites éparses.