Dimanche 2 Février 2020 : journée mondiale des zones humides

Chaque année, la Journée mondiale des zones humides (JMZH) est célébrée le 2 février, pour commémorer la signature de la Convention sur les zones humides (2 /02/1971, à Ramsar). Plusieurs animations sont prévues en Loire-Atlantique . Ce dimanche 2 février, un rassemblement à Fégréac (44) sera organisé à 10h00  par les défenseurs des marais de l’Isac pour manifester leurs incompréhensions face à une gestion hydraulique inadaptée, mise en place depuis 2014.

Fin janvier 2020 : les niveaux d’eau sont anormalement bas pour la saison sur les marais de l’Isac. Anormalement bas tout simplement depuis 2014, date d’instauration d’une « gestion » hydraulique expérimentale par les autorités locales. 

La pêche du brochet vient tout juste de fermer (dimanche 26 janvier dernier) pour laisser l’espèce entrer dans sa période de « repos biologique ». De repos, le brochet n’en aura pas puisqu’il s’agit là de la période de sa reproduction. En effet, de février à la fin mars, cette période correspond au déclenchement de la reproduction de l’espèce brochet. Protégé en cela par la loi pêche il n’en est pas moins fragilisé par des conditions de plus en plus défavorables du milieu d’accueil. 

 

Marais de l’Isac : un rassemblement pour dénoncer la gestion des niveaux d’eau

Et c’est précisément le cas depuis quelques années sur l’Isac (Canal de Nantes à Brest) entre Guenrouët et la Vilaine : un yoyo hydraulique en guise de « gestion » s’ est installé sur les marais, habitats de prédilection pour la ponte du brochet, transformant en  l’espace de quelques dizaines d’heures les vastes zones inondables propices à la vie en un champ boueux totalement dépourvu d’eau. La faune piscicole piégée brutalement dans les « baisses »ainsi que les oeufs des poissons (le frai) ayant déjà été déposés et fécondés sur la végétation s’y voient condamnés. 

Les zones humides et inondables : des écosystèmes riches en biodiversité

Pis encore, et au-delà des poissons, c’est toute la faune palustre qui semble être impactée par ces descentes de niveaux trop brutales et trop précoces. Au-delà des incidences sur les biocénoses, c’est également l’auto-épuration des eaux qui est en jeu car le marais, cette vaste zone humide, joue un rôle évident de filtration dans l’épuration des eaux de surface qui s’y étalent, à l’instar d’une immense station d’épuration par les plantes !

Enfin, et ce qui est encore plus inquiétant,  l’eau étalée ainsi sur les marais a le temps d’être « pompée » par les nappes souterraines, mais les vidanges trop rapides  des marais pourraient nuire aux stocks hydriques des nappes phréatiques. Les sècheresses estivales de ces dernières années résonnent comme des alertes et déclenchent des questionnements bien légitimes.

Les pêcheurs se rassembleront ce dimanche 2 février 2020 à Fégréac (au vannage de l’Isac en bord de Vilaine) à 10h00 pour exprimer leurs incompréhensions face à des autorités de gestion sourdes aux alertes répétées des défenseurs de l’environnement. Leur revendication : Préserver l’une des plus vastes zones humides de Loire-Atlantique et l’ensemble de sa biodiversité en stabilisant l’eau hivernale sur les marais à une cote satisfaisante pour l’ensemble des espèces palustres, et garantir une exondation progressive qui laisse une chance aux juvéniles de regagner le lit de l’Isac.

En savoir plus sur le collectif RAMSAR Loire-Atlantique : https://www.facebook.com/Collectif-Ramsar-Loire-Atlantique-108362577364490/

 

Voir un inventaire piscicole d’indice « Brochet » sur les marais de l’Isac en Avril 2019