C’est l’été, le soleil brille haut dans le ciel, la température de l’air augmente et fait grimper également celle de l’eau des rivières. Rajouter à cela une eau stagnante et trop riche en matières organiques (en particulier en azote et en phosphore) et le cocktail est prêt pour voir exploser la couleur vert-fluo des cyanobactéries !
Des bactéries ou des algues ?
Un peu des deux mon capitaine ! Ces organismes unicellulaires sont considérés comme des bactéries mais se comportent comme des algues. Les algues bleues (autre nom des cyanobactéries) sont des bactéries photosynthétiques, c’est à dire tout comme les plantes, elles produisent leur propre matière grace à l’énergie lumineuse du soleil. Leur photosynthèse, comme celle des plantes, produit du dioxygène (la molécule d’oxygène O2). Leur couleur est d’un vert presque fluorescent lorsqu’elles sont vivantes, et tirent vers le bleu-turquoise lorsqu’elles meurent.
Attention aux toxines
Lorsqu’elles sont en trop grand nombre (on appelle cela un « Bloom algual »), les cyanobactéries dégagent une toxine qui peut s’avérer très dangereuse pour les animaux mais aussi pour l’Homme. C’est lors de leur décomposition que la toxicité est à son comble (elles prennent alors une couleur bleu-turquoise). L’odeur est extrèmement forte et le gaz dégagé très incommodant.
Les toxines peuvent agir principalement sur la peau et sur les muqueuses, le foie et le système nerveux. Il est alors impératif d’éviter tout contact avec l’eau souillée par ces cyanobactéries. Les animaux sont les premières victimes de ces phénomènes.
Recommandations en cas de bloom algual de cyanobactéries
Lors de l’apparition de cyanobactéries, l’eau est dans un premier temps parsemée de « paillettes vertes » ou de « boulettes vertes agglutinées », puis c’est une sorte de couche « crémeuse » d’ une couleur vert très « flashy » se dégradant vers le bleu turquoise qui va recouvrir l’ensemble de la surface de l’eau.
Ce constat visuel doit vous alerter. Dès lors il est fortement déconseillé de rester à proximité du cours d’eau : les effluves sont irritantes pour les muqueuses et la peau. Tenez votre chien à distance de la rivière car il pourrait être très affecté par la toxicité des cyanobactéries (jusqu’à la mort !).
De même, nous vous déconseillons formellement de consommer le poisson en période de fortes efflorescences.
Recommandations spéciales pour les pêcheurs
Conformément à l’instruction technique du Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation*, les recommandations pour les acteurs de la pêche lors de proliférations de cyanobactéries dans les eaux courantes et closes sont les suivantes :
- Eviscerez et étêtez les poissons pêchés avant consommation ou congélation pour limiter l’exposition aux cyanotoxines
- Limitez la consommation des petits poissons et des poissons phytoplanctonivores (ex: carpe, gardon, rotengle, vandoise…) qui concentreraient davantage les cyanotoxines
- Limitez la consommation des poissons de certains cours d’eau (en temps de crise, voire en tout temps, dans le cas des cours d’eau où ces phénomènes sont récurrents)
- Absence de recommandations en cas de No Kill.
Informez-vous avec l’EPTB Sèvre nantaise !
L’EPTB de la Sèvre nantaise a créé, en partenariat avec l’Agence Régionale de Santé (ARS), une plaquette informative succincte pour vous aider à identifier les cyanobactéries et mieux connaître leurs mécanismes.
Un double-dispositif de suivi des blooms alguaux (visuel et qualitatif) est également disponible pour s’informer. Plusieurs acteurs de l’eau participent au suivi visuel et à la détection des blooms alguaux dont les pêcheurs font partie.
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