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Le lac de Beaulieu, partiellement vide (Novembre 2017)

Le Lac de Beaulieu, à Couëron est un des plus vastes plans d’eau douce de la périphérie nantaise. Malheureusement sujettes à la présence récurrente de la cyanobactérie, ses eaux ont largement perdu en qualité et gagné en vases. 

Un accord commun entre la Fédération de Pêche 44, l’AAPPMA La Gaule nantaise et la commune de Couëron a programmé la vidange du lac et son assec prolongé pour une durée d’un an minimum.

L’assec, bien que contraignant, va permettre aux plantes herbacées et autres hélophytes de coloniser le substrat vaseux, et se faisant, de fixer tous les nutriments trop présents dans les vases organiques. 

A l’issue, les plantes vont dépolluer le site progressivement en transformant les vases organiques en vases minérales bien moins nocives pour la qualité des eaux.

Les différentes parties s’étaient donné rendez-vous ce mardi 28 novembre pour la fin de la vidange et la pêche de tous les poissons du plan d’eau… Mais les choses ne se sont pas déroulées comme nous l’avions prévu :

 

Mardi 28 novembre au matin :

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Les techniciens municipaux retirent les dernières planches du moine

Branle-bas de combat pour la Fédération de Pêche 44, la Gaule nantaise et les équipes de la municipalité de Couëron. Dès 8h00, tout le monde est sur le pont (enfin, sur la digue) pour voir les derniers mètres cubes d’eau s’évacuer par le moine : les services municipaux, une association d’insertion, les bénévoles de l’AAPPMA La Gaule nantaise (gestionnaire piscicole du lac), les salariés de la fédération de pêche sont présents, et même les pompiers, qui ont répondu à l’appel pour remplir à l’aide d’un camion-citerne les 5 bacs à vache en prévision du stockage du poisson …Une évacuation de l’eau qui se révélera au fil de la matinée très incomplète.

 

En effet, les heures défilent et les grèves découvertes du plan d’eau laissent peu à peu apparaître une grande masse d’eau qui semble déconnectée de l’exutoire… Les « Fédéraux » annoncent la couleur : « On ne l’aura pas » ! (Sous entendu que le poisson va rester piégé dans la partie haute).

Quelques poissons dévalent néanmoins hors du moine mais l’on est bien loin de récupérer la totalité de la biomasse du plan d’eau…

La pelle-mécanique louée par la commune de Couëron fait tout ce qu’elle peut pour dégager un chenal dans une tentative de reconnexion de la nappe supérieure, mais sans résultat… On « plie les gaules » : Fin de la journée.

 

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La pelle-mécanique tente de reconnecter la nappe d’eau supérieure

 

Mercredi 29 novembre :

Régis BALL, chargé d’assurer le bon déroulement des pêches de sauvetage à la fédération de pêche 44 profite de la présence de quelques carpistes  pour déclencher une opération « coup de poing » afin de sauver les grosses carpes visibles la veille dans la nappe d’eau supérieure. En fin de matinée, le camion de la « fédé », équipé de grandes cuves oxygénées  déboule dans un endroit glissant et peu large, et se fraye un chemin jusqu’à la zone de sauvetage.

Les carpistes, Sébastien, Damien, Emmanuel, Romain, Jean Marie, Laurent, … et j’en passe…sont là pour donnesauvetage-carpes-plan-d'eaur la main et récupérer le plus de poissons possible en vue d’une exfiltration du cheptel vers des eaux plus profondes et mieux oxygénées… La Gaule nantaise parvient également à mobiliser quelques personnes et tout ce petit monde est à pieds d’oeuvre pour le bien-être des animaux piégés dans la vase.

 

 

 

 

La tâche est ardue et la progression difficile : « les poches de vase sont denses et le relief du plan d’eau est très irrégulier, si bien qu’à certains endroits, l’on s’enfonce jusqu’à mi-cuisse » expliquent de concert Sébastien et Damien, deux pêcheurs passionnés. Les autres comparses le sont tout autant et redoublent d’efforts pour aller chercher les grosses « mémères » de plus de 15 kilos en moyenne, et qui n’ont pas l’intention de se laisser capturer aussi facilement. Le bain de boue est gratuit !

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Une belle miroir !

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Les cuves sont pleines

 

A 17h00, le camion est plein à craquer et il est temps pour nos carpes de faire un rapide voyage vers l’Erdre, au lieu-dit « Mazerolles », juste au-dessus de Sucé/Erdre.

Passés les bouchons du périph’, nous voilà presque arrivés sur le site de relâcher…Il est près de 19h00. C’est donc « au brun » que nous accompagnons les nombreuses demoiselles et damoiseaux, qui dans un dernier élan, regagnent tranquillement et sans aucun dommage les eaux libres et larges des plaines de Mazerolles… 

… Fin de la 2ème journée.

 

 

Vendredi 1er Décembre 2017 :

planchesDernière journée de l’épisode « Beaulieu » et non des moindres : 2 chargements de camion et 3 chargements de remorque…Le compte est bon.

Dès 8h30, les bénévoles de la Gaule nantaise et les carpistes « indé » (plus nombreux qu’auparavant) positionnent palettes et plaques de bois pour accéder à la zone en eau du lac sans être engloutis dans les trous de vase. 

Les carpes et quelques brochets, tanches et brèmes sortent un à un de leur bourbier pour être évacués vers le camion.

Un premier convoi partira vers 11h30 pour le canal de la Martinière (nouveau parcours carpe de nuit du département qui ouvrira au 1er janvier 2018). Boris et Jérôme nous accompagnent pour nous aider à relâcher les quelques 1,6 tonnes de poissons. Nous en profitons pour une rapide séance photo :

 

 

 

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Carpe miroir

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Carpe commune

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Brochet, 1,05 mètre !

Le temps de regagner Couëron pour le deuxième chargement qui nous conduira cette fois sur les bords de Sèvre au Port de la Haye Fouassière. La dernière photo de groupe est prise pour immortaliser la journée et nous repartons vers le sud. Aux alentours de 18h30 nous libérons les derniers captifs, soit à peu près 2,2 tonnes de poissons (essentiellement des carpes de 10 à 15 kg en moyenne).

 

Au total ce sont près de 6 tonnes de poissons qui ont ainsi pu être extraits des eaux troubles vers plusieurs destinations : l’Erdre à Mazerolles, la Sèvre Nantaise à la Haye Fouassière, les étangs de la Gournerie à St Herblain, et le lac de la vallée Mabile à Savenay.

Merci à tous les participants dont les carpistes (clubs et indés) pour cette belle leçon de solidarité, avec des remerciements appuyés pour la Gaule nantaise, son Président Jacques GAUDIN et son équipe, Jean-Marie NAVARRO, Président de l’AAPPMA Le Gardon savenaisien et un spécial « big up » pour M. Christophe COURTOIS, journaliste Halieutique et grand carpiste, qui a su mobiliser des troupes opérationnelles et concernées par le problème ! Ce moment a aussi permis de partager un sandwich et un verre (offerts par la Gaule nantaise) entre les instances décisionnaires de la pêche et les usagers, qu’ils soient en clubs ou indépendants. Sans doute se reverront-ils en Assemblée Générale pour parler poissons !

 

groupe